đ§ NAPPES D'EAU SOUTERRAINE : une amĂ©lioration de la situation
Bonne nouvelle : la derniĂšre publication du Bureau de Recherches GĂ©ologiques et MiniĂšres concernant la situation hydrogĂ©ologique en France, au 1er dĂ©cembre 2023, confirme que les copieuses prĂ©cipitations automnales ont Ă©tĂ© bĂ©nĂ©fiques pour les nappes dâeau souterraine !
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Source : BRGM |
En France :
đž 78% des points dâobservation mesurent une hausse des niveaux dâeau
đž prĂšs de la moitiĂ© des niveaux se trouvent au-dessus des normales mensuelles
đž situation plus critique sur le couloir RhĂŽne-SaĂŽne qui enregistre des niveaux encore bas malgrĂ© le fait quâils soient en hausse
đž le sud Alsace et les rĂ©gions de Perpignan et Carcassonne affichent des niveaux inquiĂ©tants, trĂšs bas en raison de pluies insuffisantes pour compenser les dĂ©ficits accumulĂ©s depuis 2022
Dans le dĂ©partement de lâAllier :
ă» Attention, il sâagit ici de « zoomer » sur le dĂ©partement et les rĂ©gions voisines, un mĂȘme ensemble de nappes pouvant plus ou moins sâĂ©tendre aux dĂ©partements voisins. Lâanalyse doit rester gĂ©nĂ©rale et ne pas se limiter quâau dĂ©partement.
đž les niveaux dâeau en nappes souterraines de Montagne Bourbonnaise sont modĂ©rĂ©ment hauts
đž les nappes prĂ©sentes sur une large moitiĂ© Ouest du dĂ©partement, et sâĂ©tendant sur la ChaĂźne des Puys et le Limousin affichent des niveaux dâeau autour de la moyenne
đž les nappes encadrant le Val dâAllier et quelque peu le Val de Cher montrent quant Ă elles des niveaux modĂ©rĂ©ment bas
Comment expliquer que, malgrĂ© des prĂ©cipitations au-dessus des normales sur les 2 derniers mois, certaines nappes nâont encore pas atteint de niveaux normaux dâeau souterraine ?
1ïžâŁ Les nappes rĂ©actives qui peuvent se recharger rapidement, tout comme leur vidange peut se faire rapidement (ce sont donc les nappes les plus sensibles aux sĂšcheresses). Dans lâAllier, on les trouve sur la moitiĂ© Ouest du dĂ©partement (bocage bourbonnais) ainsi que sur les reliefs (Combrailles comme Montagne Bourbonnaise)
2ïžâŁ Les nappes inertielles, qui, Ă lâinverse, ont un processus de recharge lent, parfois sur plusieurs annĂ©es. Elles permettent de faire face aux sĂšcheresses, hors, elles sont fortement sollicitĂ©es ces derniĂšres annĂ©es sĂšches (Ă©tĂ© comme hiver) et se rechargent avec difficultĂ©. Cette longue pĂ©riode pluvieuse leur est donc bĂ©nĂ©fique. Dans lâAllier, elle ne sont prĂ©sentes quâaccompagnĂ©es de nappes rĂ©actives. Elles forment alors les nappes mixtes.
3ïžâŁ Les nappes mixtes qui rassemblent les nappes rĂ©actives et inertielles, sont, dans le dĂ©partement de lâAllier, situĂ©es dans les bassins alluvionnaires tels que la Sologne et la Limagne bourbonnaises et par endroits dans le Pays de Tronçais.
Ces gĂ©ographie et typologie des nappes permettent donc dâexpliquer lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des niveaux dâeau souterraine relevĂ©s, malgrĂ© la mĂȘme quantitĂ© de prĂ©cipitations reçue.
En rĂ©sumĂ©, les secteurs du Val dâAllier, du Val de Cher et de Sologne bourbonnaise sont plus longs Ă la recharge, puisque les nappes y sont mixtes. La moitiĂ© Ouest du dĂ©partement reposant sur des nappes rĂ©actives, leur recharge sâest effectuĂ©e rapidement. Enfin, le secteur Ă la situation la plus favorable est celui de Montagne Bourbonnaise, plus haut en altitude et rattachĂ© aux monts du Forez (donc plus frais (moins dâĂ©vapotranspiration des vĂ©gĂ©taux) et plus exposĂ© aux prĂ©cipitations).
La recharge dâune nappe sâeffectue gĂ©nĂ©ralement de septembre Ă avril, pĂ©riode oĂč la vĂ©gĂ©tation entre en dormance et ne consomme que trĂšs peu dâeau, et pĂ©riode oĂč les pluies sont plus consĂ©quentes. La vidange des nappes sâeffectue dĂšs le printemps, quand la vĂ©gĂ©tation entre dans leur cycle de croissance, jusquâen dĂ©but dâautomne. TrĂšs sollicitĂ©es en Ă©tĂ© par les vĂ©gĂ©taux, les nappes dâeau souterraine affichent parfois des niveaux bas. Si un hiver sec (Ă©quivalent Ă celui 2022-2023) concerne le territoire, les nappes ne parviennent pas Ă se recharger ce qui pose un Ă©niĂšme problĂšme pour la saison estivale suivante. Câest ce quâil sâest passĂ© ces derniĂšres annĂ©es :
đž prĂšs de la moitiĂ© des niveaux se trouvent au-dessus des normales mensuelles
đž situation plus critique sur le couloir RhĂŽne-SaĂŽne qui enregistre des niveaux encore bas malgrĂ© le fait quâils soient en hausse
đž le sud Alsace et les rĂ©gions de Perpignan et Carcassonne affichent des niveaux inquiĂ©tants, trĂšs bas en raison de pluies insuffisantes pour compenser les dĂ©ficits accumulĂ©s depuis 2022
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Source : Risques Climatiques Allier (sur la base des données du BRGM) |
ă» Attention, il sâagit ici de « zoomer » sur le dĂ©partement et les rĂ©gions voisines, un mĂȘme ensemble de nappes pouvant plus ou moins sâĂ©tendre aux dĂ©partements voisins. Lâanalyse doit rester gĂ©nĂ©rale et ne pas se limiter quâau dĂ©partement.
đž les niveaux dâeau en nappes souterraines de Montagne Bourbonnaise sont modĂ©rĂ©ment hauts
đž les nappes prĂ©sentes sur une large moitiĂ© Ouest du dĂ©partement, et sâĂ©tendant sur la ChaĂźne des Puys et le Limousin affichent des niveaux dâeau autour de la moyenne
đž les nappes encadrant le Val dâAllier et quelque peu le Val de Cher montrent quant Ă elles des niveaux modĂ©rĂ©ment bas
Comment expliquer que, malgrĂ© des prĂ©cipitations au-dessus des normales sur les 2 derniers mois, certaines nappes nâont encore pas atteint de niveaux normaux dâeau souterraine ?
ă» les prĂ©cipitations diffĂ©rent dâun endroit Ă lâautre
ă» les caractĂ©ristiques des nappes ne sont pas les mĂȘmes entre elles
On trouve 3 types de nappes en France :
ă» les caractĂ©ristiques des nappes ne sont pas les mĂȘmes entre elles
On trouve 3 types de nappes en France :
1ïžâŁ Les nappes rĂ©actives qui peuvent se recharger rapidement, tout comme leur vidange peut se faire rapidement (ce sont donc les nappes les plus sensibles aux sĂšcheresses). Dans lâAllier, on les trouve sur la moitiĂ© Ouest du dĂ©partement (bocage bourbonnais) ainsi que sur les reliefs (Combrailles comme Montagne Bourbonnaise)
2ïžâŁ Les nappes inertielles, qui, Ă lâinverse, ont un processus de recharge lent, parfois sur plusieurs annĂ©es. Elles permettent de faire face aux sĂšcheresses, hors, elles sont fortement sollicitĂ©es ces derniĂšres annĂ©es sĂšches (Ă©tĂ© comme hiver) et se rechargent avec difficultĂ©. Cette longue pĂ©riode pluvieuse leur est donc bĂ©nĂ©fique. Dans lâAllier, elle ne sont prĂ©sentes quâaccompagnĂ©es de nappes rĂ©actives. Elles forment alors les nappes mixtes.
3ïžâŁ Les nappes mixtes qui rassemblent les nappes rĂ©actives et inertielles, sont, dans le dĂ©partement de lâAllier, situĂ©es dans les bassins alluvionnaires tels que la Sologne et la Limagne bourbonnaises et par endroits dans le Pays de Tronçais.
Ces gĂ©ographie et typologie des nappes permettent donc dâexpliquer lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des niveaux dâeau souterraine relevĂ©s, malgrĂ© la mĂȘme quantitĂ© de prĂ©cipitations reçue.
En rĂ©sumĂ©, les secteurs du Val dâAllier, du Val de Cher et de Sologne bourbonnaise sont plus longs Ă la recharge, puisque les nappes y sont mixtes. La moitiĂ© Ouest du dĂ©partement reposant sur des nappes rĂ©actives, leur recharge sâest effectuĂ©e rapidement. Enfin, le secteur Ă la situation la plus favorable est celui de Montagne Bourbonnaise, plus haut en altitude et rattachĂ© aux monts du Forez (donc plus frais (moins dâĂ©vapotranspiration des vĂ©gĂ©taux) et plus exposĂ© aux prĂ©cipitations).
La recharge dâune nappe sâeffectue gĂ©nĂ©ralement de septembre Ă avril, pĂ©riode oĂč la vĂ©gĂ©tation entre en dormance et ne consomme que trĂšs peu dâeau, et pĂ©riode oĂč les pluies sont plus consĂ©quentes. La vidange des nappes sâeffectue dĂšs le printemps, quand la vĂ©gĂ©tation entre dans leur cycle de croissance, jusquâen dĂ©but dâautomne. TrĂšs sollicitĂ©es en Ă©tĂ© par les vĂ©gĂ©taux, les nappes dâeau souterraine affichent parfois des niveaux bas. Si un hiver sec (Ă©quivalent Ă celui 2022-2023) concerne le territoire, les nappes ne parviennent pas Ă se recharger ce qui pose un Ă©niĂšme problĂšme pour la saison estivale suivante. Câest ce quâil sâest passĂ© ces derniĂšres annĂ©es :
đș SĂšcheresse historique en 2022
đș Hiver 2022-2023 historiquement sec (27 jours sans pluie en France en janvier et fĂ©vrier derniers !)
đș Printemps 2023 sec
đș ĂtĂ© prĂšs des normes, lĂ©gĂšrement dĂ©ficitaire en pluviomĂ©trie
Pour lâheure, impossible de dĂ©terminer si les nappes seront en situation favorable pour dĂ©buter la saison printaniĂšre 2024. Lâhiver est loin dâĂȘtre terminĂ©, les nappes ont encore le temps dâĂ©voluer favorablement ou non. La derniĂšre tendance saisonniĂšre publiĂ©e par MĂ©tĂ©o-France envisage un hiver plus humide que la normale. On peut alors espĂ©rer une hausse ou un maintien des niveaux des nappes. En revanche, du cĂŽtĂ© des tempĂ©ratures, les scĂ©narios dĂ©gagent un nouvel hiver plus doux que les normes. De ce fait, il y a un nouveau risque de subir une avance dans la sortie de dormance des vĂ©gĂ©taux. Avance qui pourrait contribuer Ă dĂ©buter la vidange des nappes, toujours plus tĂŽt dans la saison. Ă suivre !
Bonne soirée et bon weekend !
Charly
đș Hiver 2022-2023 historiquement sec (27 jours sans pluie en France en janvier et fĂ©vrier derniers !)
đș Printemps 2023 sec
đș ĂtĂ© prĂšs des normes, lĂ©gĂšrement dĂ©ficitaire en pluviomĂ©trie
Pour lâheure, impossible de dĂ©terminer si les nappes seront en situation favorable pour dĂ©buter la saison printaniĂšre 2024. Lâhiver est loin dâĂȘtre terminĂ©, les nappes ont encore le temps dâĂ©voluer favorablement ou non. La derniĂšre tendance saisonniĂšre publiĂ©e par MĂ©tĂ©o-France envisage un hiver plus humide que la normale. On peut alors espĂ©rer une hausse ou un maintien des niveaux des nappes. En revanche, du cĂŽtĂ© des tempĂ©ratures, les scĂ©narios dĂ©gagent un nouvel hiver plus doux que les normes. De ce fait, il y a un nouveau risque de subir une avance dans la sortie de dormance des vĂ©gĂ©taux. Avance qui pourrait contribuer Ă dĂ©buter la vidange des nappes, toujours plus tĂŽt dans la saison. Ă suivre !
Bonne soirée et bon weekend !
Charly